Le haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a rendu un avis relatif aux risques sanitaires liés à la pratique de la "Fish therapy" (document datant du 17 mai 2016 publié le 6 juillet).

Cet avis résulte de la saisine en novembre 2015 de la Direction générale de la santé (DGS) relative à l’évaluation des risques sanitaires liés à la pratique de la « Fish therapy » dans l’objectif d’élaborer un encadrement réglementaire de cette activité.

En conclusion :

La « fish therapy » consiste en l’immersion de tout ou partie du corps dans de l’eau contenant des poissons, généralement de l’espèce Garra rufa, détachant des squames de la peau. Il s’agit d’une pratique qui n’a aucune indication médicale.

Les structures pratiquant cette activité ne relèvent actuellement d’aucune réglementation sanitaire spécifique.

S’il existe un risque infectieux potentiel lié à cette pratique, les données disponibles ne permettent pas de quantifier ce risque au-delà de quelques cas rapportés et des études microbiologiques de l’eau.

Dans ces conditions, le HCSP recommande les mesures de précaution suivantes :

  • Ne plus utiliser la terminologie « Fish therapy » suggérant une efficacité thérapeutique médicale.
  • Informer les médecins (dermatologues, infectiologues, généralistes,…) de l’absence d’efficacité de cette pratique pour la prise en charge de l’eczéma ou du psoriasis, ainsi que des risques potentiels d’infections compte-tenu de la nature des bactéries isolées dans les rares études. Envisager une information complémentaire du public au cabinet médical ou lors de la prise en charge dans les centres pratiquant cette activité.
  • Informer les professionnels de santé sur le risque potentiel faible mais non nul lié à cette pratique récréative, en particulier pour les personnes ayant des facteurs de risque d’infection (diabète, immunodépression). Inciter les professionnels de santé à signaler les cas suspects d’infection afin qu’ils bénéficient d’investigations approfondies.
  • Encadrer cette pratique avec des contrôles sanitaires réguliers dont les modalités sont à définir avec les services compétents.
  • Réévaluer régulièrement les risques en fonction des nouveaux cas rapportés.

 Rappelons que dès 2011, l'Ordre national des pédicures-podologues avait alerté les pouvoirs publics et plus particulièrement le Directeur général de la santé. Notre institution était réellement concernée par les conditions d'hygiène, la vocation thérapeutique d'une telle pratique et craignait qu'elle n'induise à court terme un problème de santé publique.

Par la suite l'agence de sécurité du médicament (ANSM) et l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) avaient réalisé une étude sur la pratique de la "fish pedicure" concluant à un encadrement strict afin de prévenir d'éventuelles infections tant des usagers que des professionnels eux-mêmes.