Apprendre à mieux repérer et accompagner les victimes de violences conjugales !
Découvrez les nouveaux outils à la disposition des pédicures-podologues

 
Le Grenelle contre les violences conjugales
 
De septembre à novembre 2019, des tables rondes ont été organisées réunissant des personnes concernées par les problématiques liées aux violences conjugales.
Le gouvernement a annoncé à la fin du Grenelle de nombreuses mesures, parmi lesquelles figurent des modifications juridiques ou des actions à mener dans diverses institutions. Ces mesures visent à favoriser le signalement des cas de violence, la protection des victimes, le suivi des auteurs de violence, la sensibilisation des personnes, ainsi qu'à mieux sanctionner les auteurs. 
 
La Loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales est la transcription législative des travaux du Grenelle des violences conjugales.
 

Modification du Code de déontologie 

La levée du secret médical ou secret professionnel devient possible lorsque les violences mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et que celle-ci se trouve sous l'emprise de son auteur. Le professionnel de santé doit s'efforcer d'obtenir l'accord de la victime. En cas d'impossibilité d'obtenir cet accord, il doit l'informer du signalement fait au procureur de la République.
Pour cette raison les services du Ministère des Solidarités et de la Santé - la DGOS -  travaillent avec tous les ordres  pour procéder à l'adaptation harmonisée des dispositions des codes de déontologie des professions de santé.
Pour les pédicures-podogogues cela se traduira par une réécriture de l'article R. 4322-57.
 

Des chiffres qui ne peuvent laisser indifférents !

Chaque année en France, en moyenne, 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales de la part de leur partenaire ou ex-partenaire. Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, ces violences sont interdites et punies par la loi. Face à ce problème de santé publique, tous les professionnels de santé sont concernés.
 
Comment détecter les victimes de violences conjugales ? Comment apprécier et évaluer la dangerosité des situations ? Comment orienter les victimes vers une prise en charge adaptée ? Et quel est le rôle du pédicure-podologue dans cette prise en charge ?

 

L’Ordre national des pédicures-podologues se mobilise dans la lutte contre les violences faites aux femmes et participe au groupe de travail mené par la MIPROF (la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains), avec la Fédération Nationale des Étudiants en Podologie (FNEP), le Syndicat National des Instituts de Formation en Pédicurie-Podologie (SNIFPP) et la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS). 

En collaboration avec ce groupe de travail, des outils ont ainsi été développés spécialement pour les pédicures-podologues pour les aider lorsqu’ils sont face à des victimes de violences conjugales.

 

Ce kit d'outils pédagogiques se décline selon quatre grands axes :

 

Tous ces outils sont également disponibles sur le site « arretonslesviolences.gouv.fr »

 

Il n’existe pas de portrait type de la femme victime, ni du partenaire violent. Ces violences concernent tous les milieux sociaux, tous les âges, tous les niveaux d’études, toutes les cultures. Elles ne sont pas réservées à un groupe social particulier.

 
Pour dépister les violences, la meilleure manière est de poser directement et systématiquement la question de leur existence et ce, au cours d’un entretien en tête à tête.
 
Le questionnement systématique ouvre un espace de parole à l’initiative du professionnel. Une porte est ainsi ouverte et la victime y entrera lorsqu’elle se sentira prête. La femme concernée est ainsi confortée dans l’idée qu’avec cet interlocuteur, elle peut parler, qu’elle sera entendue et aidée.
 
Ce repérage systématique aidera le pédicure-podologue d’une part à poser un diagnostic, et identifier les priorités de son action et d’autre part à mettre en place des prises en charge et des accompagnements adaptés et efficaces, voire à l’orienter pour la mise en place des mesures de protection prévues par la loi si la femme est en situation de danger.