Pourquoi consulter un pédicure-podologue ?
Communément, si l'on souffre de troubles cutanés localisés au pied (tels des durillons ou des cors...), d'affections unguéales du pied c'est-à-dire des ongles du pied (ongles incarnés, mycoses...), nous consultons un pédicure-podologue...
Mais le pédicure-podologue a un large domaine de compétences :
- Chez le petit enfant un démarrage d'un "bon pied" est essentiel. Les parents ne doivent pas hésiter à demander conseil au pédicure-podologue.
- On ignore trop souvent que de nombreuses pathologies : lombalgies, gonalgies, douleurs articulaires, perte d'équilibre chez la personne âgée etc.. trouvent leur origine dans un problème de pieds passé inaperçu.
La marche se fait avec difficulté et gènes plus ou moins douloureuses induisant elles-mêmes des douleurs voire des pathologies secondaires.
C'est pourquoi la consultation chez un pédicure-podologue permet de dépister et de résoudre simplement bien des soucis. - Dans le cadre de certaines affections dites de longue durée comme le diabète, la consultation préventive et régulière chez le pédicure-podologue s'avère indispensable. Si elle est essentielle pour maintenir l'intégrité de la santé de vos pieds, elle prévient bien des complications à un certain degré de la maladie.
Ce sont en effet près de 15 000 amputations par an que subissent les patients diabétiques, en raison d'une prise en charge insuffisante des complications.
Les pathologies traitées
Les pédicures‐podologues font parties intégrantes du parcours de soins de certains patients et exercent de façon coordonnée avec différents professionnels de santé en rhumatologie, diabétologie, gérontologie…
Pour favoriser cette coopérations interprofessionnelles, pour comprendre les attentes des patients... l'Ordre national des pédicures-podologues a formalisé des partenariats avec certaines associations de patients.
Le pied du patient diabétique
Les chiffres clés …
Le diabète (de type I ou II) est une maladie chronique et grave due à un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et stockage des sucres apportés par l’alimentation, entraînant une élévation anormale du taux de glucose dans le sang : il s’agit de l’hyperglycémie.
Le diabète est une priorité de santé publique, sous-estimé et parfois ignoré puisqu’il concerne environ 347 millions de personnes dans le monde. Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID), en 2035, le diabète touchera 592 millions de personnes devenant ainsi l’une des principales causes d’invalidité et de décès dans le monde. Entre aujourd’hui et 2035, la prévalence du diabète passera de 8,3% à 10,1% de la population mondiale .
En France, 3,5 millions de personnes seraient atteintes par le diabète. (Estimation de 2009)
Parmi les nombreuses complications du diabète (insuffisance rénale, infarctus, accident vasculaire cérébral, rétinopathie, etc.), le pied n’est pas épargné. Les complications podologiques sont fréquentes chez le diabétique ; des lésions graves pouvant même, dans les cas les plus sévères, conduire à des amputations.
En cause : L’hyperglycémie répétée, prolongée et le déséquilibre du diabète qui endommagent les vaisseaux sanguins et les nerfs, tout particulièrement ceux des membres inférieurs. Notons que le diabète est la première cause d’amputation d’origine non accidentelle. Dans le monde, une amputation des membres inférieurs est réalisée toutes les 30 secondes chez un patient diabétique .
L’intérêt de la prise en charge des pieds des personnes diabétiques…
La prise en charge du pied du patient diabétique par le pédicure-podologue s’inscrit dans une prise en charge médicale globale et pluridisciplinaire (médecin généraliste, diabétologue, infirmier, pédicure-podologue, dermatologue, infectiologue).
Elle comporte l’examen du pied et la gradation du risque podologique, les soins de pédicurie-podologie, l’éducation du patient, l’évaluation du chaussage et la mise en place d’un traitement orthétique (semelles) et d’un chaussage adapté, si nécessaire.
Deux types de troubles peuvent survenir et avoir des conséquences graves pour le pied de la personne diabétique.
Ils sont d’ordre :
- neuropathiques : les nerfs sont endommagés, particulièrement ceux au niveau des membres inférieurs (pieds et jambes)
- artériopathiques : les vaisseaux sanguins qui apportent de l’oxygène à l’ensemble du corps humain voient leur diamètre diminuer.
Ces troubles entrainent une insensibilité au niveau des pieds d’autant plus grave qu’elle interdit au patient de sentir les blessures ou lésions qu’il faut impérativement surveiller et soigner urgemment.
Une classification en 4 grades , selon la sévérité des lésions permet d’évaluer le niveau de risque :
- Grade 0 : pas de neuropathie sensitive. Le pédicure–podologue a une mission d’éducation thérapeutique et de prévention
- Grade 1 : neuropathie sensitive isolée. Le pédicure-podologue incite à une surveillance accrue et procède à des soins
- Grade 2 : neuropathie sensitive associée à une artériopathie des membres inférieurs et/ou à une déformation du pied. Le pédicure-podologue effectue des soins réguliers pour éviter l’aggravation de la situation clinique
- Grade 3 : antécédent d’ulcération ou d’amputation. Le pédicure-podologue soigne et soulage, maintient la situation pour éviter qu’elle continue d’empirer.
Le pédicure-podologue pratique un bilan diagnostic podologique initial qui lui permettra à l’aide d’examen podographique ou autres de mettre en place un traitement et un suivi de soins spécifiques.
Eric Prou, pédicure-podologue et Président du Conseil national de l’Ordre des Pédicure-Podologue souligne « que la prise en charge du patient diabétique est un véritable travail d’équipe entre professionnels de santé. Le pédicure-podologue est très attentif à l’état des pieds du patient diabétique car, toute lésion même minime peut dégénérer et conduire à une invalidité, surtout lorsque le patient présente une neuropathie ou une artériopathie ».
Les recommandations de la conférence internationale de consensus sur le pied diabétique et la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisent la pratique d’un dépistage annuel avec test au monofilament* chez tous les diabétiques et un suivi podologique tous les 2 mois pour les patients souffrant de lésions de grades 2 et 3.
Mais, il est utile que le pédicure-podologue intervienne dans un but préventif auprès des patients diabétiques dès le grade 1 voir le grade 0.
*Le test au monofilament, indispensable et simple à réaliser par le professionnel de santé, est un petit filament qui permet de tester la sensibilité. Ce dispositif applique une pression constante pour comparer la sensibilité de la peau à celle d’une personne qui ne souffre pas de neuropathie.
Le suivi des pieds est donc très important pour les personnes souffrant de diabète. Quotidiennement le patient diabétique doit prendre soin de ses pieds en assurant notamment une auto-surveillance. Une prise en charge médicale globale multidisciplinaire est nécessaire et le pédicure-podologue, acteur à part entière de l’équipe des professionnels de santé qui accompagne le diabétique, est impliqué dans la prise en charge préventive du patient diabétique.
Zoom sur le remboursement de la prise en charge par le Pédicure-Podologue :
L'Assurance Maladie prend en charge, sur prescription médicale, 2 types de forfaits de prévention pour les patients diabétiques présentant des pieds à risque de grade 2 ou 3 (gradation du groupe international de travail sur le pied diabétique) :
- un forfait annuel de prévention des lésions des pieds à risque de grade 2 (neuropathie sensitive associée à une artériopathie des membres inférieurs et/ou à une déformation du pied) comprenant 5 séances de soins de prévention par an au maximum ;
- un forfait annuel de prévention des lésions des pieds à risque de grade 3 (antécédents d'ulcération du pied et/ou amputation de membres inférieurs) comprenant 8 séances de soins de prévention par an au maximum.
Le pédicure-podologue et la prise en charge de la personne âgée
Qu’il s’agisse de maintenir l’autonomie ou de soigner les personnes dépendantes, les pédicures-podologues doivent faire partie intégrante de l’équipe de professionnels qui accompagne la personne âgée. En coordination avec les infirmiers, médecins, masseurs-kinésithérapeutes et autres praticiens, tous doivent travailler main dans la main pour un meilleur suivi et une meilleure prise en charge.
Le rôle central du pédicure-podologue
Les compétences du pédicure-podologue sont d’autant plus utiles aux patients que ces derniers sont plus âgés, et la part des seniors, on le sait, va croissant dans notre société actuelle. La dépendance commence ou s’aggrave notamment lorsque le patient tend à présenter des troubles de la marche et de l’équilibre.
Le vieillissement de la population.
Notre population vieillit. Ce processus, à l’œuvre depuis de nombreuses années, va se poursuivre et s’intensifier. En 2020, les plus de 60 ans représenteront 40 % de la population, contre 12 % en 1900, 16 % en 1950 et 20 % en 2000.
Les personnes âgées représentent une part importante de la patientèle du pédicure-podologue. Ses compétences sont au service du maintien de l’autonomie puisque le pédicure-podologue intervient sur l’ensemble de l’appareil locomoteur. La marche et l’équilibre peuvent être compromis par des douleurs et affections des membres inférieurs. Parmi les causes principales de trouble de la marche viennent l’arthrose de hanche ou du genou, l’artériopathie des membres inférieurs, les problèmes podologiques divers, les troubles de la statique plantaire ou encore le pied douloureux du senior, autant de causes sur lesquelles le pédicure-podologue doit apporter son savoir-faire.
Prévenir les chutes
La prévention des chutes constitue un des premiers leviers pour maintenir l’autonomie de la personne âgée, et c'est un levier sur lequel le pédicure-podologue peut agir.
Les chiffres et les conséquences des chutes parlent d’eux-mêmes. Un tiers des personnes de 65 ans et plus font au moins une chute chaque année. Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire, les chutes sont responsables de 9000 décès par an. En effet, il y a 450 000 chutes chez les personnes de plus de 65 ans nécessitant le recours aux urgences. 2/4 des chutes se font après 75 ans, (30% d’au moins une chute par an dans cette tranche d’âge) et elles surviennent principalement au domicile (78%)1. L’association entre les troubles de l’équilibre, les troubles statiques et les risques de chutes est étroite et démontrée. Le rôle du chaussage est également essentiel. En France, tous âges confondus, les chutes représentent la première cause de décès par accident de la vie courante. Trois-quarts des décès surviennent chez les personnes âgées de 75 ans et plus. Elles entrainent environ 450 000 hospitalisations d’urgence chaque année. Les chutes sont l’accident le plus courant (70 %) pour les personnes âgées. Les répercussions secondaires sont multiples, allant des altérations psychiques et psychomotrices à la perte de l’estime de soi, une restriction d’activité et un confinement progressif.
À l’évidence, les savoir-faire du pédicure-podologue - l'adaptation du chaussage, le dépistage et le traitement des affections podologiques - jouent un rôle central dans la prévention des chutes. Malheureusement, les affections podologiques sont souvent négligées et les soins de podologie mal remboursés.
Cela dit, les chutes peuvent aussi résulter de la prise de médicaments, de troubles pathologiques divers, cardiovasculaires ou neurologiques. Elles sont souvent le fait d’une combinaison de facteurs. Cette problématique doit donc être abordée dans une vision globale de la prise en charge de la personne âgée. La coordination des soins et la communication entre professionnels sont primordiales.
1- INVS - BEH thématique 37-38 / 2 octobre 2007 « Epidémiologie et prévention des chutes chez les personnes âgées ».
Des recommandations de la Haute autorité de santé pour la prévention des chutes
La HAS a publié des recommandations intitulées : Le pied de la personne âgée : Approche médicale et prise en charge de pédicurie-podologie.
Ces recommandations, réalisées à la demande de l’Association nationale de recherche et d’évaluation en pédicurie-podologie, concernent la recherche des affections podologiques des personnes âgées et leur prise en charge par les pédicures-podologues. Elles s’appliquent auprès de la population des personnes de 75 ans ou plus ayant la capacité de marcher ou de se tenir debout.
Au-delà de 75 ans, 30 % des patients ne sont plus à même d’assurer seuls les soins d’hygiène, la coupe d’ongles ou la surveillance cutanée de leurs pieds, du fait de troubles visuels, d’incapacité à atteindre leurs pieds, d’une force de préhension insuffisante ou de la présence de troubles cognitifs. La HAS recommande aux médecins de ne pas oublier d’effectuer un examen des pieds, au moins une fois par an, au cours d’une consultation régulière, afin d’identifier les facteurs de risque de complications secondaires avant tout traitement pédicural.
Il est recommandé au pédicure-podologue d’adapter ses techniques en fonction de la présence de troubles neurologiques et vasculaires et en fonction de la prise de médicaments tels que les anticoagulants ou les corticoïdes. Enfin, il est primordial d’éduquer le patient et/ou les aidants à la surveillance des pieds et définir les soins qu’il peut effectuer sans danger.
Ces recommandations détaillent l’examen clinique qui doit être réalisé par le pédicure-podologue. Cet examen clinique complet se porte sur les affections podologiques bien sûr, mais aussi sur les conditions de vie, d’habitat, d’entourage socio-familial (aidants), en particulier lorsque le sujet ne peut lui-même assurer les soins qui lui sont nécessaires, les pathologies associées - diabète, pathologies neurologiques (troubles moteurs, sensitifs ou cognitifs), pathologies vasculaires, allergies, infections. Dans le cadre d’un bilan de chute, on évalue les troubles morphostatiques, les limitations articulaires et la fonction neuromusculaire du pied et de la cheville. On apprécie enfin les habitudes de chaussage. Il est recommandé d’évaluer les capacités fonctionnelles du patient âgé avant et après traitement afin d’identifier le risque de chute et de mesurer l’impact du traitement.
Au cours d’un interrogatoire, le pédicure-podologue doit notamment prendre connaissance :
- des antécédents de chutes,
- du périmètre et des aides de marche,
- du temps passé debout.
Enfin, le pédicure-podologue évalue l’équilibre debout statique, debout dynamique et le retentissement fonctionnel des symptômes du pied sur la capacité de déplacement extérieur et sur les activités quotidiennes, grâce à des tests et des grilles d’évaluation précis.
Le pédicure-podologue agit donc sur l’hygiène cutanée, l’éducation thérapeutique (surveillance quotidienne, hygiène, coupe d’ongles adaptée, gestes à éviter, choix du chaussage, inspection, mise en place d’orthèses, etc.), les techniques pédicurales et orthétiques et les conseils de chaussage. Mais une prise en charge optimale s’inscrit dans une coordination efficace des soins. Pour une prise en charge globale, la HAS recommande d’attacher une importance toute particulière à l’orientation des patients vers les autres professionnels de santé ainsi qu’à la communication entre les acteurs.
Une démographie des personnes âgées à la hausse
Selon les projections de l’Insee, si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, en 2050, une personne sur trois aura 60 ans ou plus, ce qui représente 22,3 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus contre 12,6 millions en 2005, soit une hausse de 80 % en 45 ans1 !
Ce vieillissement de la population s’accompagne de l’augmentation du nombre de sujets âgés dépendants, ayant des difficultés à réaliser les activités de la vie quotidienne comme : s’habiller, prendre un bain, une douche…
Le degré de dépendance de la personne âgée est évalué à l’aide de la grille "Autonomie gérontologie groupes iso-ressources" (AGGIR). Celle-ci contribue au calcul du niveau d’attribution d’une aide financière compensatrice, l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie). Selon le scénario central de projections réalisées par la Drees en 2011, il y aura 1,5 million de bénéficiaires de l’APA en 2025, et 2 millions en 2040, contre 1,2 million début 20122 .
La question du bien vieillir se pose plus que jamais et maintenir les séniors en bonne santé et autonomes le plus longtemps possible devient primordial. La prise en charge des personnes âgées dépendantes est donc une préoccupation de santé publique majeure et constitue un enjeu de taille pour les finances publiques.
1 Source : Insee, situations démographiques et projections de population 2005-2050
2 Sources : DREES, pour le rapport « perspectives démographiques et financières de la dépendance », 2011.
Une réponse utile : la prise en charge du pied de la personne âgée par le pédicure-podologue
Les pieds aussi vieillissent ! En effet, l’âge de la personne mais également le surpoids, la mauvaise posture, la sédentarité, un chaussage non adapté participent à la détérioration du pied induisant des troubles de l'équilibre et de la marche à l’origine de chutes et de perte d’autonomie.
La peau du pied se modifie et se fragilise : elle s’amincie, devient plus sèche, sans oublier les ongles qui parfois s’épaississent. Tout comme le pied, l’ongle témoigne du vécu du patient quant aux microtraumatismes subis au fil du temps. En ce qui concerne le capiton plantaire, celui-ci s'atrophie et est la cause de nombreux maux.
Les pieds d’une personne âgée sont ainsi davantage susceptibles de présenter des troubles de la sensibilité à cause d’une mauvaise circulation du sang, d’une activité physique réduite, ou encore du froid. Ces troubles entraînent parfois des douleurs aigües, des pertes d’équilibre, des chutes.
On constate également une diminution de la force musculaire qui nuit à la mobilité.
Malposition des arrières pieds, déformation des orteils, affaissement de l’avant-pied, orteils en « griffes », frictions, douleurs d’appui et affections des pieds … Autant de problèmes qui peuvent altérer petit à petit l’équilibre et la marche du patient âgé.
Toutes ces raisons justifient l’intervention du pédicure–podologue auprès de la personne âgée qui s’inscrit utilement dans une prise en charge pluridisciplinaire. Par ses actes et missions de santé publique : examen clinique et bilan podologique, prévention et traitements pédicurales et podologiques des affections des pieds, chaussage, appareillage par orthèses plantaires, ce professionnel de santé favorise et aide au bon maintien de la marche et de l’équilibre du sujet âgé.
Modalités de la prise en charge du pied de la personne âgée par le pédicure-podologue
L’accès du patient aux soins de pédicurie-podologie peut se faire avec ou sans prescription médicale. Avant toute prise en charge et d’envisager un traitement, le praticien expert des affections podologiques, effectue un examen clinique de pédicurie-podologie en vue d’identifier les facteurs de risque de complications secondaires, de diagnostiquer l’affection podologique et d’en définir les causes dans le domaine de compétences propres à son exercice.
Le pédicure-podologue prend en considération l’environnement social de la personne et de ses capacités visuelles, cognitives et fonctionnelles afin d’adapter les moyens thérapeutiques mis en œuvre.
Ce professionnel de santé évalue régulièrement l’impact de sa prise en charge thérapeutique sur l’équilibre et la marche du patient.
Dans son exercice auprès de la personne âgée, le pédicure-podologue fait appel à ses compétences en podo-gériatrie, ainsi qu’à celles relatives à la prévention des complications du pied diabétique et à la prise en charge pluridisciplinaire des pathologies arthrosiques ou des polyarthrites notamment. Le pédicure-podologue effectue ainsi des soins et traite certaines lésions des pieds et des ongles (durillons, cors, verrues plantaires, ongles incarnés, mycoses…).
Il peut prescrire les produits nécessaires au traitement qu’il met en œuvre, notamment les médicaments (topiques) à usage externe.
Sur prescription médicale, le pédicure-podologue conçoit et confectionne des semelles orthopédiques pour remédier à des troubles de la statique ou de la dynamique, ou à des douleurs du genou, du bassin ou de la colonne vertébrale liées à un problème au niveau du pied. Il peut préconiser d’autres orthèses ou appareillages pour compenser d’éventuelles malformations du pied (orteils en griffes, hallux valgus…) Il recourt de plus en plus aux nouvelles technologies avec par exemple, la conception assistée d’orthèses par ordinateur.
Les conseils de l’ONPP pour une bonne santé du pied de la personne âgée :
Choisir des chaussures adaptées au pied :
- avoir un chaussage non contraignant, respectant le volume du pied et le port éventuel d’une orthèse plantaire ;
- préférer plutôt des chaussures à lacets, ou à boucle pour pouvoir les ajuster en cas d’œdème des pieds et pour assurer un maintien correct du pied ;
- éviter les pantoufles ou les mules sources d’instabilité.
Surveiller quotidiennement la peau et les ongles :
- le patient ou un aidant peut ainsi détecter une affection éventuelle et ainsi faire rapidement appel au pédicure-podologue
Hydrater quotidiennement la peau des pieds avec des crèmes spécifiques.
Préserver la mobilité articulaire de ses pieds et stimuler la circulation sanguine par l’activité physique.
Quelques petites marches quotidiennes à son rythme peuvent suffire.
La maladie de Charcot-Marie-Tooth, découverte en 1886, est une neuropathie héréditaire touchant les nerfs périphériques. Ces nerfs relient la moelle épinière aux muscles et aux organes sensoriels pour transmettre les messages du cerveau aux différents membres. L’atteinte est sensitive – quand il s’agit de la perception du toucher et des douleurs – et motrice – quand elle concerne les mouvements. La combinaison de ces informations contribue aussi au maintien de l’équilibre. La maladie est liée à une atteinte de l’axone, transmetteur de l’influx nerveux (formes axonales), ou de la gaine de myéline qui entoure et protège l’axone (formes démyélinisantes) ou les deux à la fois (formes intermédiaires).
La maladie débute par les extrémités des membres et progresse vers les racines le plus souvent lentement, sur des décennies. Avec de multiples répercussions – déformations progressives des pieds et des mains (pieds creux, orteils en griffe, amyotrophie des mollets, des avant-bras et des mains), problèmes d’équilibre, troubles de la sensibilité, fatigabilité, douleurs, crampes, etc. – la qualité de vie des malades atteints de la maladie de Charcot-Marie-Tooth est altérée. Dans la CMT, on parle souvent de « handicap invisible », car les difficultés sont parfois peu perceptibles ou sous-estimées.
Le nombre et le degré de gravité des symptômes sont aussi très variables d’une personne à l’autre. La compréhension de la CMT est ainsi rendue plus difficile pour l’entourage du malade, ainsi que l’établissement du diagnostic pour les professionnels de santé.
« Pour dépasser les fatalités et vaincre la maladie, nous devons continuer à nous questionner en permanence, soigner les maux, en essayant d’en comprendre les causes. »
Pr Philippe Denormandie, ambassadeur pour la France de la campagne de sensibilisation de l’European CMT Federation – chirurgien orthopédiste à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches
À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif pour la CMT, mais la recherche avance. Les malades peuvent améliorer leur qualité de vie par une prise en charge pluridisciplinaire : utilisation d’appareillages (orthèses, releveurs, etc.), séances de kinésithérapie et d’autorééducation, activité physique adaptée, suivi psychologique, aides techniques, etc.
Le rôle important du pédicure-podologue
Le rôle du pédicure-podologue est important, en premier lieu, dans le dépistage de la maladie, caractérisée par une atrophie des muscles intrinsèques du pied. Le déséquilibre avec les muscles extrinsèques de la jambe entraîne une hyperextension des articulations métatarsophalangiennes, une griffe des orteils, un équin. L’extenseur propre du gros orteil est modérément et plus tardivement atteint. Avec l’évolution, le pied creux s’accentue. Il est le plus souvent varus mais parfois valgus quand l’atteinte est précoce et a lieu dès l’adolescence. L’empreinte podoscopique permet une visualisation des défauts d’appui.
« Depuis plus de 20 ans, je suis convaincu du rôle essentiel que peuvent et doivent jouer les pédicures-podologues pour contribuer à la pose précise d’un diagnostic de la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT). Ces professionnels occupent une place déterminante dans la détection de cette maladie rare, puis dans le parcours de soins des malades CMT. Nous ne devons pas les ignorer… Étant atteint moi-même par la maladie CMT, je peux en témoigner : très souvent, l’un des premiers symptômes de la maladie affecte les pieds (douleurs, pieds creux) ; de ce fait, les malades consultent en priorité ces spécialistes. Il convient donc de mieux les informer et de les valoriser pour conforter leur place comme professionnels de santé susceptibles de déceler la pathologie à un stade précoce. »
Daniel TANESSE, Président de l’European CMT Federation, Vice-président de CMT-France
L’ EUROPEAN CMT FEDERATION (ECMTF) : Créée en septembre 2016, l’ECMTF rassemble neuf associations de patients en Europe. Elle représente ainsi un tiers des personnes atteintes de la maladie de Charcot-Marie-Tooth en Europe, soit près de 100 000 personnes. Elle oeuvre principalement pour :
- la sensibilisation du grand public à la CMT à travers l’Europe ;
- la promotion et le soutien de la recherche collaborative.
EN SAVOIR PLUS :
https://ecmtf.org/
https://cmt-awareness.com/
« L’arthrose peut toucher toutes les articulations. Les pédicures-podologues soulagent évidemment l’arthrose du pied, mais aussi l’arthrose du genou et celle de la hanche. Il existe aujourd’hui des recommandations pour traiter les patients avec des modèles thérapeutiques et des modalités qui incluent des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques. Les pédicures-podologues ont un grand rôle à jouer sur le plan non pharmacologique, grâce à la prescription d’orthèses. Au-delà de la confection, il y a tout un travail d’information et de sensibilisation à mener pour que l’orthèse soit portée. Il faut obtenir l’adhésion des patients car certains d’entre eux ont tendance à ne croire qu’aux médicaments. Il faut expliquer aux patients que les orthèses peuvent soulager leurs douleurs, avoir un effet similaire aux médicaments, mais sans leurs effets secondaires. Enfin, il faut expliquer aux patients que ces orthèses font partie d’une prise en charge multidisciplinaire qui va associer des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques. Il n’y a pas un traitement de l’arthrose mais une multitude de traitements qui mis bout à bout finissent par soulager le patient.
Le rôle de conseil du pédicure-podologue est aussi primordial. Il doit donner des conseils de chaussage, bien sûr, encourager l’activité sportive et insister pour que les patients en surcharge pondérale maigrissent, c’est fondamental. Enfin, rappelons que le pédicure-podologue n’est pas seul à prendre en charge le patient. Il doit participer, avec l’ensemble des acteurs de santé, à la coordination des soins et à un discours commun et cohérent. »
Pr R. (Rhumatologue et rééducateur à l’Hôpital)
L'ONPP partenaire d'une campagne nationale d'information sur l'arthrose
A l'initiative de l'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR), les différents acteurs de la prise en charge de l'arthrose se sont regroupés au sein de l'Alliance Nationale Contre l'Arthrose pour mieux lutter contre cette maladie.
Les 1ers États généraux de l’Arthrose se tiendront à l’initiative de l’Alliance Nationale Contre l’Arthrose dès la rentrée prochaine. Organisés sous la forme de tables rondes régionales thématiques, ils se dérouleront de septembre 2014 à juin 2015, autour d’acteurs directement impliqués dans la prise en charge de l’arthrose.
Par ailleurs, un Panel citoyen de patients arthrosiques a été réalisé du 6 au 9 juin 2014 pour permettre aux patients d’exprimer leur point de vue et leurs attentes sur les aspects multiples de leur pathologie. Des propositions concrètes émaneront de cette concertation. Elles seront présentées dans le cadre de la journée mondiale contre les rhumatismes, le 12 octobre 2014.
Initialement, la campagne nationale d'information lancée en décembre 2012 à l'occasion du 25ème congrès français de Rhumatologie de la SFR reposait sur :
- La lutte contre les idées fausses en diffusant auprès du public des affiches et une brochure expliquant l'arthrose en termes simples et pédagogiques autour de 5 messages clés : "l'arthrose est une véritable maladie", "ce que n'est pas l'arthrose", "l'arthrose peut être évitée", "l'arthrose se soigne", "la recherche est en marche".
- La création d'un site internet destiné au public - www.stop-arthrose.org - dédié aux problématiques et solutions pour lutter contre l'arthrose.
- Le lancement d'une enquête d'envergure auprès des patients atteints d'arthrose pour recueillir leurs besoins et leurs attentes.
- Le versement par l'AFLAR d'une bourse de 50 000 euros au fonds de dotation France Rhumatismes pour encourager la recherche.
En France, l'arthrose touche de 9 à 10 millions de personnes, soit 17% de la population. En dix ans, entre 1993 et 2003, l'augmentation des patients atteints a été de 54%. Mais peu de personnes s'arrêtent sur ces chiffres. En effet, la plupart considérèrent qu'il s'agit moins d'une maladie que d'une usure inévitable des articulations allant de pair avec le vieillissement et contre laquelle les moyens sont limités. Très peu savent qu'elle est la seconde cause d'invalidité dans notre pays et qu'elle a été responsable de 5 millions d'arrêts de travail en dix ans (1993-2003) (Claude Le Pen, Revue du Rhumatisme 72 (2005) 1326-1330).
On imagine l'arthrose comme une fatalité, une maladie de la vieillesse inéluctable. C'est faux ! Les traitements existent, tout comme les moyens de l'éviter.
Si les mesures non pharmacologiques sont au premier plan du traitement de l'arthrose (exercice physique, perte de poids, précautions vis-à-vis des articulations malades...), la prise en charge peut aussi faire appel à des traitements médicamenteux, à la rééducation, à des cures thermales, à la chirurgie...
Le rôle du pédicure-podologue est de savoir diagnostiquer les différentes arthroses du pied et de confectionner des orthèses digitales ou plantaires afin de faciliter la marche. Celles-ci, à défaut de guérir, soulageront et limiteront les évolutions. Il a toute sa place dans une prise en charge pluridisciplinaire que ce soit au niveau de la prévention, de l'éducation ou du soin de podologie. L'Ordre national des pédicures-podologues est par définition garant des compétences et de la qualité des soins dans l'intérêt du patient. C'est pourquoi il est apparu très important au Conseil national d'être partenaire de l'AFLAR dans le cadre de cette campagne de communication nationale.
Le partenariat de l'Ordre se fait dans la mesure de ses moyens et c'est pour cela qu'il utilise ses vecteurs de communication :
Le bulletin ordinal Repères N°23 propose un article avec une interview du Docteur Laurent GRANGE, président de l'Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale.
Par le biais de son site Internet, l'ONPP met à la disposition des pédicures-podologues la brochure "L'arthrose : luttons contre les idées reçues" et les affiches relatives à la prévention et aux traitements de l'arthrose.
Les professionnels peuvent ainsi les télécharger pour les mettre à disposition de leurs patients dans leur cabinet.
SE CONNECTER - TELECHARGER :
Résultat de la première grande Enquête nationale sur l'arthrose
Affiches :
Brochure :
Arthrose : Luttons contre les idées reçues !
Pour en savoir plus :
Les parties prenantes de l'Alliance
- Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale
- Association Française pour la Recherche Thermale
- Collège Français des Médecins Rhumatologue
- Comité d'éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm)
- Cofemer (Collège enseignants médecine physique et de réadaptation MPR)
- Conseil National des Exploitants Thermaux
- France Rhumatismes
- Conseil national de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes
- Institut UPSA de la Douleur
- Ordre national des pédicures-podologues
- Société Française de Médecine Physique et de Réadaptation
- Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
- Société Française de Rhumatologie
- Syndicat National des Médecins Rhumatologues
L'ONPP partenaire d'une campagne nationale d'information sur l'ostéoporose
L’Association Française de Lutte Antirhumatismale (AFLAR) lance dès septembre 2016 sur son site (www.aflar.org) une grande enquête inédite auprès des patients souffrant d’ostéoporose pour faire le point sur une pathologie fréquente, silencieuse et encore mal connue du grand public. Sous-estimée, jugée peu grave, en manque de prévention, de dépistage précoce (avant fracture) et de prise en charge adaptée, l’ostéoporose touche pourtant 1 femme sur 3. Face à ce constat, l’AFLAR se mobilise avec son collectif dont l'Ordre national des pédicures-podologues fait partie, l’Alliance Nationale Contre l’Ostéoporose, en lançant les premiers Etats Généraux de l’ostéoporose pour réaliser un véritable état des lieux des besoins et attentes des patients mais aussi des différents acteurs impliqués dans la prise en charge de l’ostéoporose.
Livre blanc des États Généraux de l'Ostéoporose - Retrouvez les résultats de l'enquête à la page 41
Rôle du pédicure-podologue dans la prise en charge de l'ostéoporose
Le rôle du pédicure-podologue dans la prise en charge de l’ostéoporose est :
- d’une part préventif puisque, par ses traitements sur les douleurs de pieds et sur certaines anomalies orthopédiques, il lutte contre l’un des facteurs favorisant la maladie : l’absence d’activité physique,
- d’agir sur certains facteurs augmentant le risque de chute donc de fractures,
- une participation à l’éducation thérapeutique du patient en vue de motiver l’activité physique.
Facteur favorisant l'ostéoporose :
L’absence d’activité physique :
Cette activité physique, quel que soit l’âge, doit être facilitée par la prise en charge des problèmes de pieds douloureux. Rappelons que ces douleurs nociceptives interfèrent sur la transmission des informations de proprioceptivité permettant le bon équilibre d’un individu. En même temps, il est évident que des douleurs de pieds n’encouragent pas à chausser les baskets pour courir, marcher, jouer au tennis.
Le pédicure-podologue a donc la possibilité d’intervenir par sa panoplie de traitements (soins, orthonyxie, orthoplastie, orthèses plantaires) sur les formations de callosités douloureuses, les ongles incarnés ou en voix de l’être, les affections mycologiques, les anomalies de la marche etc.
Facteurs favorisant le risque de fractures
- Les troubles orthopédiques sont en partie à l’origine des chûtes. Le pédicure-podologue a la charge de faire un examen clinique de la marche et de la statique, d’en relever les anomalies afin de proposer des traitements ou compensations par tous moyens d’appareillages à sa disposition.
- L’évaluation de l’équilibre, de la marche et du risque de chute doit être réalisée par le pédicure-podologue : test d’équilibre unipodal, test d’antériorisation active, manœuvre de Romberg, test de Tinetti, test « timed up and go », relever périmètre et vitesse de marche.
- Il doit informer le médecin généraliste, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute le cas échéant afin qu’ils intègrent l’avis podologique dans leur stratégie de traitement.
Education thérapeutique du patient
Le pédicure-podologue doit expliquer, encourager, faciliter l’exercice physique car ses bienfaits sont nombreux :
- préserver la mobilité et l’équilibre,
- prévenir les chutes,
- ralentir la perte de masse osseuse,
- réduire les douleurs causées par une fracture.
Pour rappel, les divers types d’exercices recommandés sont :
- les exercices des articulations portantes : la course à pied, des sauts, le tennis et les sports d’équipe,
- les exercices contre résistance qui consistent à déplacer des objets ou son propre corps de sorte à produire une résistance. On peut s’exercer avec des poids et haltères, mais on peut aussi pratiquer du jardinage pour le même type de résultat,
- Les exercices visant à améliorer l’équilibre, comme le tai-chi par exemple peuvent aider à prévenir le risque de chute.