L'arrivée du vaccin Covid-19 en Europe et notamment en France a été validée le lundi 21 décembre par l'Agence européenne du médicament et la vaccination devrait commencer dimanche prochain 27 décembre et ce par étape et population ciblée, les plus vulnérables ayant la priorité.

 

L'Agence européenne des médicaments, puis la Commission européenne, ont donné leur feu vert au vaccin de Pfizer et BioNTech contre la Covid-19. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a confirmé lundi soir que les premières injections, en France, débuteront dès dimanche.

 

Quels sont les objectifs de la vaccination contre la COVID-19 ?

Le premier objectif de la vaccination, c’est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19. Les résultats des études cliniques des candidats vaccins semblent converger pour démontrer un fait principal : la vaccination permet de réduire massivement la mortalité due au virus et à ses formes graves.

 

Quels sont les grands principes de la stratégie vaccinale en France ?

La France s’est fixé 3 grand principes :

  •  Le libre choix des patients : le président de la République l’a dit, la vaccination ne sera pas obligatoire ;
  •  La gratuité du vaccin : aucun Français ne doit renoncer à se faire vacciner pour des raisons financières. Le Gouvernement ayant budgété 1,5 milliard d’euros dans le PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale) ;
  •  La sécurité : la vaccination se fera dans le strict respect de toutes les règles qui encadrent l’utilisation des produits de santé dans notre pays.

 

Quelle est la stratégie vaccinale en France ?

Le 30 novembre 2020, la Haute Autorité de Santé a donner ses recommandations sur la vaccination contre la COVID-19 et a établi un ordre très précis des populations à vacciner :

  1. Les personnes âgées séjournant en établissement, et notamment dans les EHPAD et maisons de retraites. Selon les données recueillies par la HAS, la vie en collectivité facilite la circulation du virus : les personnes âgées en établissement sont aussi fragiles que les autres personnes de leur âge, mais le risque qu’elles soient exposées est plus élevé. C’est pour cela que la HAS recommande de les prioriser.

  2. Les personnels de ces établissements lorsqu’ils présentent une vulnérabilité par rapport à la COVID, compte tenu de leur âge ou de leur état de santé. D’après la HAS, ils sont à la fois plus exposés au risque d’attraper le virus, et plus à risques de développer une forme grave.

Le Gouvernement a décidé de suivre ces recommandations. La campagne de vaccination s’effectuera en 3 étapes :

  • Etape 1 : À compter de fin décembre / début janvier 2021 (environ 1 million de personnes)

Personnes âgées en établissements (notamment : EHPAD, USLD)
Professionnels exerçant dans les établissements accueillant des personnes âgées, et présentant un risque élevé (plus de 65 ans ou présentant une ou des comorbidités)

  • Etape 2 : Entre février et mars 2021 (selon le calendrier effectif des autorisations de mise sur le marché et de livraisons des vaccins de Moderna et AstraZeneca) (environ 14 millions de personnes)

Les personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile
Puis les personnes âgées de 65 à 74 ans
Puis les professionnels des secteurs de la santé et du médico-social âgés de 50 ans et plus et/ou présentant une ou des comorbidités

  • Etape 3 : 3ème trimestre 2021

Élargissement aux autres tranches de la population, susceptibles d’être infectées et non ciblées antérieurement.
Les personnes âgées de 50 à 64 ans,
Les professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique (sécurité, éducation, alimentaire),
Les personnes vulnérables et précaires et des professionnels qui les prennent en charge ;
Les personnes vivant dans des hébergements confinés ou des lieux clos
Et enfin du reste de la population majeure.

 

Le Vaccin sera t-il obligatoire ?

Non le vaccin ne sera pas obligatoire et la preuve de vaccination ne pourra donc pas être exigée. De plus, le consentement de la personne à la vaccination devra être recueilli au préalable.

Cependant, ce lundi 21 décembre lors du conseil des ministres lundi, le Premier ministre Jean Castex a présenté un projet de loi instituant un "régime pérenne de gestion des urgences sanitaires" dont l'article L. 3131-9, n°6 de la section 2, indique que "le Premier ministre peut, le cas échéant dans le cadre des mesures prévues, subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage établissant que la personne n'est pas affectée ou contaminée, au suivi d'un traitement préventif, y compris à l'administration d'un vaccin, ou d'un traitement curatif".

 

Quels sont les procesus de mise sur le marché du vaccin une fois l'autorisation de l'Agence européenne des médicaments (EMA)  et le suivi de sa sécurité ?

Le développement et la mise sur le marché des vaccins contre la COVID-19 sont soumis à des exigences scientifiques et réglementaires qui permettent de garantir au mieux la qualité, la sécurité et l’efficacité de leur utilisation.

Sur le territoire national, l’Agence nationale de sécurité des médicaments et produits de santé (ANSM) intervient dès la phase de développement des vaccins en évaluant et en autorisant les essais vaccinaux conduits en France. L'ANSM poursuit son action après l’autorisation de mise sur le marché en participant au contrôle de la qualité des vaccins et en surveillant leur sécurité d'emploi.

La surveillance du vaccin et de ses potentiels effets indésirables va se poursuivre pendant toute la campagne vaccinale pour identifier les éventuels effets indésirables qui n'auraient pas été observés lors des essais cliniques. En effet, au moment de la mise sur le marché, l’ensemble des effets indésirables liés à un médicament ne sont pas toujours connus, en particulier les effets rares (<1/1000) ou retardés. C’est pourquoi, lorsque le médicament arrive sur le marché et devient disponible pour un plus grand nombre de personnes, il continue à être suivi et analysé en permanence compte tenu de l’évolution des connaissances et de son utilisation dans la vie quotidienne.

L’Agence nationale de sécurité du médicament mettra en place un tableau de bord permettant de suivre quantitativement les cas qui sont déclarés. Elle s’appuiera sur les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et des enquêtes spécifiques.

 

Guide sur l’organisation de la campagne de vaccination pour la phase 1, en EHPAD et USLD

Ce guide de 45 pages est destiné aux acteurs concernés (ARS , fédérations du secteur du grand âge, fédérations hospitalières, représentants des professionnels de santé et des associations de patients).
Y sont détaillées :

  •  la préparation de la campagne
  •  la consultation pré-vaccinale et le recueil du consentement
  •  les moyens nécessaires pour les séances de vaccination avec le vaccin Pfizer
  •  l’organisation d’une séance de vaccination
  •  la pharmacovigilance et le suivi post-vaccinal

Guide de la vaccination contre la COVID-19 en EHPAD et USLD 

 

 

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