Covid-19 et dérives sectaires
La MIVILUDES met en garde contre une inquiétante augmentation des dérives sectaires plus spécifiquement dans le secteur de la santé et ce depuis la pandémie de COVID-19
Par lettre de mission du 12 octobre 2020, la ministre déléguée a missionné la direction générale de la police nationale (DGPN), la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) et le secrétariat général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) afin d’évaluer le dispositif de lutte contre les dérives sectaires, les difficultés éventuelles rencontrées, et de formuler des préconisations à visées opérationnelles afin de disposer ainsi d’une vision éclairée et actuelle, de la situation dans notre pays.
Définition de ce qu'est une dérive sectaire d'après l'expérience de la MIVILUDES :
« Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. »
Source site internet de la MIVILUDES : https://www.derives-sectes.gouv.fr/
Comment détecter une dérive sectaire ?
Plusieurs critères facilitent la caractérisation d’un risque de dérive sectaire :
- la déstabilisation mentale
- le caractère exorbitant des exigences financières
- la rupture avec l’environnement d’origine
- l’existence d’atteintes à l’intégrité physique
- l’embrigadement des enfants
- le discours antisocial
- les troubles à l’ordre public
- l’importance des démêlés judiciaires
- l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
- les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.
Un seul critère ne suffit pas pour établir l’existence d’une dérive sectaire et tous les critères n’ont pas la même valeur. Le premier critère (déstabilisation mentale) est toutefois toujours présent dans les cas de dérives sectaires.
Des signaux d’alerte issus de l’analyse des situations de dérives sectaires transmises à la MIVILUDES, peuvent aider des victimes, des proches de victimes, des acteurs institutionnels, professionnels ou associatifs, à déceler un risque de dérive sectaire. Plusieurs d’entre eux sont nécessaires pour caractériser une telle situation :
- adoption d’un langage propre au groupe
- modification des habitudes alimentaires ou vestimentaires
- refus de soins ou arrêt des traitements médicaux régulièrement prescrits
- situation de rupture avec la famille ou le milieu social et professionnel
- engagement exclusif pour le groupe
- soumission absolue, dévouement total aux dirigeants
- perte d’esprit critique
- réponse stéréotypée à toutes les interrogations existentielles.
- embrigadement des enfants
- existence d’atteintes à l’intégrité physique ou psychique
- manque de sommeil
Comment signaler une dérive ou risque de dérive sectaire ?
Vous souhaitez signaler les faits auprès des autorités administratives, judiciaires ou professionnelles compétentes ou obtenir l'aide d'associations d'aide aux victimes :
Vous pouvez :
- vous rapprocher des associations d'aide aux victimes :
L’ UNADFI
Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes
1 rue du Tarn 78200 Buchelay
01.34.00.14.58
www.unadfi.org
Le CCMM
Centre Contre les Manipulations Mentales
3, rue Lespagnol - 75020 PARIS
01 43 71 12 31 / 01 44 64 02 40
www.ccmm.asso.fr
L’association alerte faux souvenirs induits (AFSI)
Maison des associations
11 rue Caillaux - 75013 PARIS
06 81 67 10 55
www.afsifrance.org
Psychothérapie Vigilance
BP n° 2 bis - 65290 JUILLAN
www.PsyVig.com
L’ INAVEM
Institut National d’Aide aux Victimes et de Médiation (Réseau d’associations de professionnels de l’aide aux victimes)
08 842 846 37 (Numéro non surtaxé, 7 jours sur 7, de 9h00 à 21 h00)
www.inavem.org
- saisir une administration de l’Etat ou un ordre professionnel
Par exemple, vous pouvez vous adresser par courrier aux correspondants dérives sectaires dans les préfectures, au rectorat, à l’agence régionale de santé, à la direction régionale de l’emploi, de la consommation, de la concurrence, du travail et de l’emploi (Direccte) ou écrire au président de l'ordre professionnel (Monsieur Eric PROU Ordre national des pédicures-podologues) :
Consultez vos ressources en région
- signaler une infraction pénale à la justice :
Si vous estimez qu’une infraction pénale a pu être commise, vous pouvez directement déposer plainte, par courrier simple, auprès du Procureur de la République près le tribunal de grande instance de votre lieu de résidence, qui transmettra au besoin au Procureur de la République territorialement compétent. Vous pouvez également déposer plainte auprès de la gendarmerie nationale ou du commissariat de police le plus proche de votre domicile.