En ce dimanche 15 mars, l'ONPP appelle les pédicures-podologues à ne plus recevoir de patients dès lors qu'ils ne sont pas équipés et organisés pour suivre les recommandations sanitaires. Si les mesures devaient évoluer nous nous adressons régulièrement à la profession

Chères Consœurs, Chers Confrères,

Au regard de la situation sanitaire exceptionnelle dans laquelle se trouve notre pays ;

Suite aux dernières recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) en date du 13 mars 2020 ;

Suite aux mesures prises par le gouvernement en date du 14 mars 2020 :

« Il est demandé aux pédicures-podologues pour leurs patients les plus fragiles, et notamment les plus de 70 ans, de reporter les soins non-urgents pour ces personnes afin d’éviter les sorties, les salles d’attente. »

Cependant, à la lecture des dernières recommandations du Président du HCSP, « des instructions spécifiques doivent être données aux médecins et équipes soignantes de premier recours prenant en charge des personnes à risque » et concerne de fait les cabinets de pédicurie-podologie recevant leur patientèle à risque en accès direct et un premier recours.

« Ces mesures ont comme objet de diminuer au strict minimum le risque de contact de ces personnes fragiles avec le virus. Pour cela, il est conseillé́ de :

Éviter les déplacements de ces personnes dans des environnements à risque comme les salles d’attente médicales et paramédicales. En cas de saturation des capacités de prescription médicales, les renouvellements d’ordonnance doivent pouvoir être réalisés au maximum par les pharmaciens en l’absence d’éléments nouveaux par procédure dérogatoire.

Privilégier la télémédecine ou les consultations par téléphone.

Réserver préférentiellement les consultations par télémédecine pour ces personnes. À défaut des outils de communication permettant un contact visuel avec les soignants doivent être utilisés.

Privilégier les consultations sur rendez-vous.

Mettre à disposition des solutions hydro-alcooliques (SHA) à l’entrée et à la sortie du cabinet en incitant fortement les patients à les utiliser.

Vérifier lors de la prise de rendez-vous, l’absence de signes respiratoires évocateurs de COVID-19.

En cas de symptômes respiratoires chez une personne à risque :

Privilégier une visite à domicile avec une protection respiratoire (masque chirurgical) ;

À défaut, une téléconsultation permet de juger de l’opportunité́ ou non d’un examen clinique au cabinet ;

Une visite au cabinet médical en prévoyant si possible un circuit et un horaire dédié́ : espace en dehors de la salle d’attente, port de masque chirurgical par le patient à risque de forme grave dès l’entrée dans le cabinet, port d’un masque chirurgical pour le professionnel de santé recevant ce patient (double barrière) ;

Si possible, mettre en place une organisation entre professionnels pour les visites à domicile inévitables. » 

En absence de moyens matériels et organisationnels mis à disposition des pédicures-podologues, la profession n’est pas en capacité de recevoir au stade 3 de la diffusion épidémique les patients dans des conditions de sécurité optimale et de se protéger contre le risque de contamination.

Aujourd’hui, il n’existe aucune garantie que les pédicures-podologues pourront prochainement se munir de masques et de solutions hydro alcooliques. Dans cette éventualité de distribution, il n’en demeure pas moins que ses équipements seront distribués pour nos professionnels qu'en quantité très limitée.

Nous nous devons d'agir avec civisme, de protéger nos patients et nos familles.

C’est pourquoi l’Ordre National des Pédicures-Podologues (ONPP) appelle ses professionnels à ne plus recevoir de patients en consultation tant que les conditions recommandées ne seront pas réunies. 

L’ONPP, conscient du fort impact économique sur le fonctionnement des cabinets, suspend les prélèvements de cotisation ordinale jusqu'à nouvel ordre et s'attachera à étudier et diffuser les solutions destinées à limiter les conséquences financières de cette crise sanitaire.

Veuillez recevoir tout mon soutien confraternel.

 

Éric PROU
Président du Conseil national de l'Ordre