14 novembre : Journée mondiale du diabète
Le suivi des pieds est très important pour les personnes souffrant de diabète. Quotidiennement le patient diabétique doit prendre soin de ses pieds en assurant notamment une autosurveillance. Une prise en charge médicale globale multidisciplinaire est nécessaire et le pédicure-podologue, acteur à part entière de l’équipe des professionnels de santé qui accompagne le diabétique, est impliqué dans la prise en charge préventive du patient diabétique.
En france plus de 4 millions de personnes vivent avec un diabète. Le diabète est un enjeu de santé publique majeur.
Le diabète (de type I ou II) est une maladie chronique et grave due à un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et stockage des sucres apportés par l’alimentation, entraînant une élévation anormale du taux de glucose dans le sang : il s’agit de l’hyperglycémie.
Parmi les nombreuses complications du diabète (insuffisance rénale, infarctus, accident vasculaire cérébral, rétinopathie, etc.), le pied n’est pas épargné. Les complications podologiques sont fréquentes chez le diabétique ; des lésions graves pouvant même, dans les cas les plus sévères, conduire à des amputations.
En cause : L’hyperglycémie répétée, prolongée et le déséquilibre du diabète qui endommagent les vaisseaux sanguins et les nerfs, tout particulièrement ceux des membres inférieurs. Notons que le diabète est la première cause d’amputation d’origine non accidentelle. Dans le monde, une amputation des membres inférieurs est réalisée toutes les 30 secondes chez un patient diabétique .
L’intérêt de la prise en charge des pieds des personnes diabétiques…
La prise en charge du pied du patient diabétique par le pédicure-podologue s’inscrit dans une prise en charge médicale globale et pluridisciplinaire (médecin généraliste, diabétologue, infirmier, pédicure-podologue, dermatologue, infectiologue).
Elle comporte l’examen du pied et la gradation du risque podologique, les soins de pédicurie-podologie, l’éducation du patient, l’évaluation du chaussage et la mise en place d’un traitement orthétique (semelles) et d’un chaussage adapté, si nécessaire.
Deux types de troubles peuvent survenir et avoir des conséquences graves pour le pied de la personne diabétique.
Ils sont d’ordre :
- neuropathiques : les nerfs sont endommagés, particulièrement ceux au niveau des membres inférieurs (pieds et jambes)
- artériopathiques : les vaisseaux sanguins qui apportent de l’oxygène à l’ensemble du corps humain voient leur diamètre diminuer.
Ces troubles entrainent une insensibilité au niveau des pieds d’autant plus grave qu’elle interdit au patient de sentir les blessures ou lésions qu’il faut impérativement surveiller et soigner urgemment. Une classification en 4 grades , selon la sévérité des lésions permet d’évaluer le niveau de risque.
La demande de l'ONPP
Souvent sous-évalué, voir non réalisé lors de la consultation médicale de première intention, le bilan podologique médical du patient diabétique n’est pas exploité ou réalisé à la hauteur des enjeux en matière de prévention des plaies et de morbidité liée à cette pathologie chronique. Le temps médical disponible ou l’accès aux soins restant sources de difficultés. Un diagnostic podologique tardif est à l’origine de perte de chance tant sur le risque d’amputation que sur les comportements à risque du patient diabétique en défaut d’éducation sur son affection. Il est également sources de dépenses de santé supplémentaires.
En appui de la consultation médicale, le pédicure-podologue par son bilan-diagnostic apporte les compléments d’informations nécessaires pour une bonne prise en charge de cette population en proposant un plateau technique spécialisé d’investigation et des solutions de traitement préventif pour un certain nombre d’affections au stade initial comme au stade secondaire. Actuellement, la prise en charge par les organismes d’assurance maladie des séances de prévention du pied du patient diabétique à risque de grade 2 ou 3 est soumise à une prescription préalable du médecin qui doit préciser le grade du risque podologique. Permettre au pédicure-podologue de grader directement le pied à risque lésionnel du patient diabétique et en adapter la prescription permettrait de simplifier le parcours du patient en facilitant l’accès aux soins et en maitrisant les dépenses.