Intervention de Monsieur KHALFAOUI conseiller au pôle santé de la MIVILUDES le 22 juin dans le cadre du Conseil national. Présentation de l'instance, son action, mais aussi explications pour savoir comment distinguer dérives sectaires, dérives thérapeutiques, pratiques alternatives de santé.

 

La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires - la MIVILUDES à la rencontre de l'ONPP

Le jeudi 22 juin dans la cadre du Conseil national, les conseillers ont reçu Monsieur KHALFAOUI, conseiller au pôle santé de la MIVILUDES. L'occasion de mieux connaitre cette une instance unique dans le monde, créée en 2002 auprès du premier ministre puis rattachée en 2020 au SG-CIPDR sous l’autorité du ministère de l’intérieur.

Ces missions sont d’observer et analyser le phénomène sectaire, coordonner l’action préventive et répressive des pouvoirs publics, les informer des risques, sensibiliser et informer les agents publics et services de l’Etat et faciliter les actions d’aide aux victimes, développer le partenariat avec les associations spécialisées ressources.

 

Quelques chiffres : 3008 saisines en 2020 ; 4 020 saisines en 2021 soit + 33,6%. 

 

Les organisations sectaires se trouvent essentiellement dans le champ de la santé. 

La MIVILUDES distingue les dérives thérapeutiques relevant plutôt du charlatanisme et les dérives thérapeutiques à risque de dérives sectaires et ce sont ces cas qui sont de son ressort.

Plusieurs critères sont à considérer pour identifier ces dérives, un seul ne suffit pas :

  • Déstabilisation mentale,
  • Caractère exorbitant des exigences financières
  • Rupture avec l’environnement d’origine
  • Embrigadement des enfants
  • Discours antisocial
  • Troubles à l’ordre public,
  • Importance des démêlées judiciaires
  • Eventuel détournement des circuits économiques traditionnels
  • Tentative d’infiltration des pouvoirs publics.

 

L’infiltration du système de santé par les mouvements sectaires se fait par le biais

  • De la formation des personnels paramédicaux,
  • Par des actions de lobbying ou de prosélytisme
  • Les Comités de liaison hospitaliers
  • La commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme
  • Le collectif des médecins et des citoyens contre le traitements dégradants de la psychiatrie
  • Narconon
  • Mahikari ou « Lumière de Vie »

 

Comment reconnaitre un thérapeute sectaire ?

  • Il dénigre la médecine conventionnelle ou des traitements
  • Vous incite à arrêter ces traitements
  • Vous promet une guérison miracle là ou la médecine conventionnelle aurait échoué
  • Met en valeur des bienfaits impossibles à mesurer, comme « améliorer son karma » ou « la circulation des énergies internes »
  • Vous demande de vous engager en réglant à l’avance un certain nombre de séances
  • Utilise un langage pseudo-scientifique très complexe ou au contraire prétend avoir découvert un principe d’action extrêmement simple
  • Vous incite à vous couper de votre famille, de votre médecin, de votre entourage, pour favoriser votre guérison.
  • Vous propose des séances gratuites pour essayer telle ou telle méthode ;
  • Vous recommande l’achat d’appareils censés capter les énergies négatives ou de produits présentés comme miraculeux, souvent à des prix exorbitants, non remboursés par l’Assurance maladie ;
  • Vous promet une prise en charge globale qui prétend agir par une même technique sur le mental, le physique, voire sur toutes sortes de troubles ;
  • Vous présente une nouvelle vision du monde en utilisant des termes tels que « ondes cosmiques, cycles lunaires, dimension vibratoire, purification, énergies, cosmos, conscience… »
  • Page d’accueil présentant des images douces à symboliques spirituelle ou paranormale.
  • Livre d’or avec de nombreux témoignages décrivant des effets extraordinaires impossibles à vérifier (et guérisons systématiques).
  • Contenu des écrits

 

Selon une enquête réalisée en avril et publiée en mai 2023, (enquête réalisée sur Internet les 13 et 14 avril 2023 par Odoxa auprès d’un échantillon de 1005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas), il existe aujourd'hui un réel engouement de la part des français pour ces pratiques non conventionnelles, alternatives, voire parfois sectaires , sans doute pour compenser des problèmes du système de santé (l'après COVID, la difficulté d’obtenir des RdV médicaux et les déserts médicaux,les consultations trop expéditives, les pathologies mal soignées, la situation d'engorgement des services hospitaliers...).

 

Eric PROU, président du Conseil national de l'Ordre des pédicures-podologues a confirmé que le CNOPP voulait se saisir de cette problématique très importante, que la reconnaissance des pratiques sur fondements scientifiques était une priorité et la garantie des soins de qualité pour les patients.

Dans cette objectif, une convention de partenariat entre le Conseil national de l'Ordre des pédicures-podologues et la MIVILUDES sera très prochainement signée.

 

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